Les champignons lignivores

Il existe de nombreuses espèces de champignons lignivores capables de dégrader le bois en œuvre en provoquant ce que l’on appelle des “pourritures”. On classe les “Pourritures” en différents types suivant la nature des champignons en cause : pourriture cubique, fibreuse et molle. Les champignons des bois d’œuvre ne se développent sur le bois qu’en présence d’une humidité anormalement élevée en milieu confiné.

La Mérule

La plus connue et la plus répandue se nomme Serpula Lacrymans (ou Mérule) ; ce champignon peut commencer son action destructrice à partir d’une humidité des bois de 20-22%.

La Mérule a besoin d’humidité. D’autres facteurs physiques peuvent également intervenir pour favoriser son développement et son action de destruction (confinement, atmosphère non ventilée…). La température joue aussi son rôle : en dessous de 18-20°C, la mérule a une vie ralentie et il en est de même au-dessus de 30°C.

Lorsque les conditions décrites ci-dessus sont remplies, les filaments issus des spores s’étendent dans toute la masse du bois et forment ce que l’on appelle le mycélium. En surface, la Mérule forme des paquets d’ouate et des filaments appelés syrrotes qui prospectent à travers les joints de maçonnerie sur plusieurs mètres jusqu’à trouver une source d’humidité nécessaire à la survie du champignon. La Mérule peut se développer sur n’importe quelle essence de bois et en particulier sur les bois résineux. Elle dégrade le bois qui devient cassant et sec.

La Mérule peut être confondue avec le Coniophore des caves ; cependant ce dernier attaque des bois à des humidités supérieures (au minimum 40%) et du fait de cette exigence en humidité est moins répandu. Il décompose le bois en fibrilles et prend une couleur très claire.

D’autres formes de champignons lignivores peuvent être rencontrées mais nécessitent systématiquement des humidités très élevées (supérieure à 50%) et confèrent au bois un aspect spongieux.
 

Le traitement contre les champignons lignivores

Chaque situation nécessite un traitement adapté.
Cependant, ces traitements sont complexes et réservés à des entreprises spécialisées dans ce domaine.

 

LES TRAVAUX :

Les actions curatives à mener sont de deux ordres :

1- la remise en état de salubrité du bâti : la suppression des sources d’humidité, le rétablissement d’une atmosphère ventilée, la dépose des revêtements imperméables pouvant recouvrir parquets, parois…


2- Le traitement curatif du champignon, qui comprend :
 

LES PHASES PRÉPARATOIRES

Les sols et maçonneries :

  • dépose des revêtements masquant les surfaces à traiter non adhérentes,
  • piquage des enduits, dégarnissage des joints,
  • passage à la flamme et brossage des maçonneries dans la zone concernée par le traitement afin d’enlever tout élément de fructification,
  • évacuation des gravats conformément à la réglementation en vigueur.

Les bois :

  • sondage et bûchage des bois concernés.

Traitement des sols et maçonneries

Cas de la Mérule :

  • injection de Koatmérule sur la zone concernée et au moins 1 mètre au delà de la zone infestée.
  • pulvérisation de l’ensemble de la surface concernée

Cas de tout autre champignon lignivore :

  • pulvérisation de l’ensemble de la surface concernée

Traitement des bois conservés :

  • injection des bois conservés infestés jusqu’à 1 mètre au delà de la zone infestée,
  • double injection aux encastrements dont l’une traversante si la section est suffisante,
  • pulvérisation de surface sur l’ensemble des faces accessibles jusqu’à 1 mètre au delà de la zone infestée.